vendredi 13 décembre 2013

Effondrement et Refondation (4) Les Convivialistes


Mieux vaut allumer une bougie que de maudire les ténèbres. Lao Tseu 


Résumé des billets précédents. Dans les précédents billets de cette série, nous nous sommes interrogés sur le processus d’effondrement qui menace notre civilisation en le mettant en perspective avec celui d’une refondation à la fois socio-économique et culturelle (E.R1). Nous avons étudié le spectre des diverses réactions face à la perspective de l’effondrement : déni, catastrophisme, survivalisme, transition et mutation (E.R2). Nous avons ensuite évoqué le mouvement des transitionneurs, en tant que vecteur de nouvelles formes de pensée et de sensibilité inspirées par une dynamique de résilience. (E.R3) 

Nous sommes ces temps-ci les témoins effarés de l’effondrement des solidarités au profit d’un individualisme mortifère où la loi du plus fort brise les liens sociaux et culturels au cœur du vivre ensemble. Si nous en sommes arrivés là c’est que, face à un profond vide culturel et spirituel qu'il a contribué à creuser, le modèle libéral s’est progressivement imposé en réduisant l’homme à sa fonction économique pour le considérer comme une simple entité individuelle animée principalement par son intérêt égoïste.

Cette destruction du vivre ensemble participe d’une crise systémique et multidimensionnelle que seule l’émergence d’un nouveau modèle permettra de surmonter. Fondée sur de nombreuses réflexions et initiatives, individuelles et collectives, un mouvement protéiforme résiste à ce totalitarisme économique en refusant le réductionnisme de l’anthropologie libérale pour considérer l’être humain non pas seulement comme un être de besoin mais comme un être social et créateur, mu par un désir de reconnaissance comme par des idéaux qui le transcendent. 

Contre l’hégémonie de l’Homo Economicus, ce mouvement invente un nouveau modèle : Homo Conexus, un être humain en immersion dans son milieu de vie - à la fois naturel, social et culturel - avec lequel il co-évolue. Refonder la politique à partir de ce nouveau modèle, c’est retrouver le rôle central de la relation, de la coopération et du développement humain au sein des sociétés. C’est dans cet esprit que Le Manifeste Convivialiste présente, de manière synthétique, le résultat d’une réflexion commune menée durant deux ans par une cinquantaine d’intellectuels et de militants sur la refondation du lien social et sur les formes politiques que peut prendre celle-ci. 

Un homme de retard 

Deux phénomènes complémentaires frappent les observateurs avisés de la vie politique. Le premier est le total discrédit d’une classe politique sans vision, incapable de proposer un projet correspondant à l’évolution de la société comme à la mutation des mentalités.

Dans L’Homme Post-Moderne, le sociologue Michel Maffesoli estime que « le “logiciel programmatique“ de nos gouvernants continue de reposer sur les caractéristiques d’un type d’homme en voie d’extinction depuis maintenant un demi-siècle, dans le cadre d’un processus de mutation ». C’est bien parce que toutes nos institutions fonctionnent avec « un homme de retard » que s’élargit le fossé entre la population, notamment les nouvelles générations, et les "élites" politiques, économiques et médiatiques au service de l'oligarchie. 

Ce fossé est à l’origine d’une tension de plus en plus vive entre, d’un côté, les représentants du vieux monde qui s’accrochent d’autant plus à leurs idées et à leurs privilèges qu’ils se sentent totalement dépassés et condamnés par le mouvement de l’histoire, et, de l’autre, un profond courant de régénération qui s’incarne à travers une multiplicité d’initiatives, de projets et de mouvement sociaux. Un véritable "Choc de civilisation" oppose d’une part les tenants du modèle technocratique, enfermés dans un logiciel abstrait, et, de l’autre, ceux qui vivent dans l’ère nouvelle d’un monde globalisé et interconnecté, fondée sur le flux continu et partagé de l’information. 

Le second phénomène à observer est, face à ce vide sidéral de la pensée politique, l’effervescence d’une intelligence collective qui se manifeste par de nombreux projets de sociétés inspirés par l’esprit du temps. C’est ainsi qu’en quelques mois, on a pu prendre connaissance des projet suivants : le Plan des Colibris, le Manifeste des assises pour l’éco-socialisme, Politique intégrale, le Manifeste convivialiste, le Manifeste pour une dotation inconditionnelle d’autonomie, Politique(s) de la décroissance. Et cette liste est loin d’être exhaustive !...

Ce n’est pas parce que ce mouvement de fond échappe aux radars des médias dominants qu’il n’est pas significatif, bien au contraire : c’est parce qu’il est significatif que les médias de l’oligarchie préfèrent attirer l’attention sur les affres spectaculaires d’une politique institutionnelle à l’agonie, en attisant la colère et les frustrations plutôt qu’en suscitant la créativité et l’intelligence collective portées par des courants novateurs.

"Déconomiser" la pensée

Ce mouvement protéiforme cherche à refonder la politique à partir d'un nouvel imaginaire qui est celui de la conscience collective en évolution. La synchronicité entre tous ces projets ne doit, bien-sûr, rien au hasard. En associant tous les éléments de ce puzzle, on voit se dessiner un projet global de civilisation, à la fois politique et économique, culturel et spirituel, individuel et collectif qui consiste à remettre simultanément l’esprit au cœur de la conscience et de la culture, l’homme au cœur de la société et la société au centre d'un écosystème naturel qu'elle respecte, entretient et valorise.

Aujourd’hui, l’économie n’est plus une outil au service de l’humain mais un modèle de référence qui détermine aussi bien les rapports sociaux que notre interprétation du monde. Cette idéologie dominante devient domination totalitaire dès lors qu’elle ne reconnaît aucune autre alternative possible (le fameux TINA de Margareth Thatcher : There Is No Alternative). La refondation du vivre ensemble nécessite donc de décoloniser l’imaginaire de l’emprise économique pour « déconomiser » la pensée.


La modernité était un mouvement d’émancipation de la société vis-à-vis de l’emprise du religieux, le dépassement de la modernité c’est un mouvement d'individuation qui s'émancipe d'une économie devenue nouvelle religion des sociétés profanes. Refonder la démocratie c'est la dissocier de l'économie au lieu de l'y subordonner et dépasser celle-ci pour mettre en place une véritable "éthonomie" fondées sur les valeurs qualitatives du vivre ensemble. Le développement de cette éthonomie conviviale s'effectue à travers de nombreuses initiatives, toutes animées par une intelligence connective à la fois sensible et rationnelle, intuitive et collective.

Tous les projets évoqués ci-dessus contestent le dogme impensé d'une croissance infinie sur une planète aux ressources limitées, devenue à la fois économiquement introuvable et écologiquement insoutenable; ils refusent un système qui, en compensant une angoisse existentielle par une consommation addictive, indexe le bonheur sur la richesse matérielle ; si les plus radicaux veulent carrément "sortir de l'économie", d'autres veulent la remettre à sa place qui est celle d’un moyen au service de ces valeurs centrales que sont le développement humain et les relations conviviales. La plupart proposent l’instauration d’un revenu minimum et d’un revenu maximum, des initiatives allant sans dans le sens d'une émancipation du lien social des rapports de domination/soumission économique. 

Le Manifeste Convivialiste

Face à la destruction des liens qui tissent le vivre ensemble, c'est donc un processus de résilience politique qui vise à dépasser la figure aliénante de l’Homo Economicus par un recours à l’esprit de convivialité qui fonde les solidarités communautaires. C’est dans cet esprit qu’une cinquantaine d’intellectuels et de militants, auteurs de nombreux ouvrages dessinant des alternatives possibles, ont décidé de confronter leurs analyses en mettant au second plan leurs divergences. 

Paru en Juin dernier, Le Manifeste Convivialiste est le résultat de près de deux ans de discussions entre eux. Cet ouvrage fixe les principes généraux sur lesquels ils se sont accordés, il explicite ce qu’ils ont en commun et qui les unit par-delà leurs divergences ou leurs différentes implications dans de multiples expériences ou initiatives. « Les Convivialistes » est le pseudonyme collectif du groupe de discussion constitué notamment par Claude Alphandéry, Yann Moulier-Boutang, Alain Caillé, Philippe Chanial, Eve Chiapello, Jean-Pierre Dupuy, Jean-Baptiste de Foucauld, Jean Gadrey, Vincent de Gaulejac, Susan George, Roland Gori, Jean-Claude Guillebaud, Hervé Kempf, Serge Latouche, Camille Laurens, Dominique Méda, Edgar Morin et Patrick Viveret.

Nous proposons ci-dessous un Abrégé du manifeste convivialiste tel qu’on peut le trouver sur le site Les Convivialistes avec d’autres contributions. Pour notre part, nous ne réduisons pas le processus de résilience politique au contenu de ce manifeste qui en éclaire cependant certains principes fondateurs. Ce manifeste pose les bases d’une philosophie politique qui, pour développer ses perspectives, aurait besoin d’une radicalité et d’une profondeur inspirées l’une et l’autre par un saut créatif et évolutif : sans une dynamique de réinvention culturelle, aucune refondation politique n'est possible. C'est bien pourquoi la refondation conviviale nécessite un véritable changement de paradigme qui, selon nous, est insuffisamment pris en compte par les auteurs de ce manifeste appartenant pour la plupart à une "élite culturelle" - universitaire et médiatique - reconnue comme telle dans la mesure où l'institution, vecteur de l'ancien paradigme, peut se reconnaître en elle. 

Les limites de ce manifeste tiennent donc au fait que la dynamique de réinvention culturelle y est peu abordée. Les Convivialistes sont encore fortement imprégnés du modèle abstrait de la modernité qu'il s'agit justement de dépasser. Ils n'envisagent pas l'indispensable saut évolutif sans lequel le convivialisme est condamné à n’être qu’une forme de réformisme de plus dont la destinée est de se faire récupérer - comme l'a été l'écologie politique - par la puissance subversive du capitalisme qui, pour perdurer, tend à ingérer et à digérer tout ce qui le conteste.

Comme le capitalisme a peint en vert sa logique prédatrice sous le terme de "développement durable", on peut imaginer ce monstre qui prendrait la forme d'un nouvel oxymore : le "développement convivial". Ce dont nous avons besoin, ce n'est pas d'une énième réforme qui s'inscrit toujours de manière plus ou moins consciente dans la logique du paradigme dominant mais d'une refondation qui le dépasse. Si le convivialisme a un avenir c'est en devenant l'expression politique d'une transition intégrale, à la fois socio-économique et culturelle, personnelle et spirituelle. Il n'en demeure pas moins que ce manifeste exprime des tendances de fond de la conscience collective en évolution et c'est cette dimension sociologique qui en fait tout son intérêt.

Abrégé du manifeste convivialiste 


Jamais l’humanité n’a disposé d’autant de ressources matérielles et de compétences techniques et scientifiques. Prise dans sa globalité, elle est riche et puissante comme personne dans les siècles passés n’aurait pu l’imaginer. Rien ne prouve qu’elle en soit plus heureuse. Mais nul ne désire revenir en arrière, car chacun sent bien que de plus en plus de potentialités nouvelles d’accomplissement personnel et collectif s’ouvrent chaque jour. 

Pourtant, à l’inverse, personne non plus ne peut croire que cette accumulation de puissance puisse se poursuivre indéfiniment, telle quelle, dans une logique de progrès technique inchangée, sans se retourner contre elle-même et sans menacer la survie physique et morale de l’humanité. Les premières menaces qui nous assaillent sont d’ordre matériel, technique, écologique et économique. Des menaces entropiques. Mais nous sommes beaucoup plus impuissants à ne serait-ce qu’imaginer des réponses au second type de menaces. Aux menaces d’ordre moral et politique. À ces menaces qu’on pourrait qualifier d’anthropiques. 

Le problème premier

Le constat est donc là : l’humanité a su accomplir des progrès techniques et scientifiques foudroyants, mais elle reste toujours aussi impuissante à résoudre son problème essentiel : comment gérer la rivalité et la violence entre les êtres humains ? Comment les inciter à coopérer tout en leur permettant de s’opposer sans se massacrer ? Comment faire obstacle à l’accumulation de la puissance, désormais illimitée et potentiellement auto-destructrice, sur les hommes et sur la nature ? Si elle ne sait pas répondre rapidement à cette question, l’humanité disparaîtra. Alors que toutes les conditions matérielles sont réunies pour qu’elle prospère, pour autant qu’on prenne définitivement conscience de leur finitude. 

Nous disposons de multiples éléments de réponse : ceux qu’ont apportés au fil des siècles les religions, les morales, les doctrines politiques, la philosophie et les sciences humaines et sociales. Et les initiatives qui vont dans le sens d’une alternative à l’organisation actuelle du monde sont innombrables, portées par des dizaines de milliers d’organisations ou d’associations, et par des dizaines ou des centaines de millions de personnes. 


Elles se présentent sous des noms, sous des formes ou à des échelles infiniment variées : la défense des droits de l’homme, du citoyen, du travailleur, du chômeur, de la femme ou des enfants ; l’économie sociale et solidaire avec toutes ses composantes : les coopératives de production ou de consommation, le mutualisme, le commerce équitable, les monnaies parallèles ou complémentaires, les système d’échange local, les multiples associations d’entraide ; l’économie de la contribution numérique (cf. Linux, Wikipedia etc.) ; la décroissance et le post-développement ; les mouvements slow food, slow town, slow science ; la revendication du buen vivir, l’affirmation des droits de la nature et l’éloge de la pachamama ; l’altermondialisme, l’écologie politique et la démocratie radicale, les indignados, Occupy Wall Street ; la recherche d’indicateurs de richesse alternatifs, les mouvements de la transformation personnelle, de la sobriété volontaire, de l’abondance frugale, du dialogue des civilisations, les théories du care, les nouvelles pensées des communs, etc. 

Pour que ces initiatives si riches puissent contrecarrer avec suffisamment de puissance les dynamiques mortifères de notre temps et qu’elles ne soient pas cantonnées dans un rôle de simple contestation ou de palliation, il est décisif de regrouper leurs forces et leurs énergies, d’où l’importance de souligner et de nommer ce qu’elles ont en commun. 

Du convivialisme

Ce qu’elles ont en commun, c’est la recherche d’un convivialisme, d’un art de vivre ensemble (con-vivere) qui permette aux humains de prendre soin les uns des autres et de la Nature, sans dénier la légitimité du conflit mais en en faisant un facteur de dynamisme et de créativité. Un moyen de conjurer la violence et les pulsions de mort. Pour le trouver nous avons besoin désormais, de toute urgence, d’un fond doctrinal minimal partageable qui permette de répondre simultanément, en les posant à l’échelle de la planète, au moins aux quatre (plus une) questions de base : 

- La question morale : qu’est-il permis aux individus d’espérer et que doivent-ils s’interdire ? 

- La question politique : quelles sont les communautés politiques légitimes ? 

- La question écologique : que nous est-il permis de prendre à la nature et que devons-nous lui rendre ? 

- La question économique : quelle quantité de richesse matérielle nous est-il permis de produire, et comment, pour rester en accord avec les réponses données aux questions morale, politique et écologique ? 

- Libre à chacun d’ajouter à ces quatre questions, ou pas, celle du rapport à la surnature ou à l’invisible : la question religieuse ou spirituelle. Ou encore : la question du sens. 

Considérations générales


Le seul ordre social légitime universalisable est celui qui s’inspire d’un principe de commune humanité, de commune socialité, d’individuation, et d’opposition maîtrisée et créatrice. 

Principe de commune humanité : par-delà les différences de couleur de peau, de nationalité, de langue, de culture, de religion ou de richesse, de sexe ou d’orientation sexuelle, il n’y a qu’une seule humanité, qui doit être respectée en la personne de chacun de ses membres. 

Principe de commune socialité : les êtres humains sont des êtres sociaux pour qui la plus grande richesse est la richesse de leurs rapports sociaux. 

Principe d’individuation : dans le respect de ces deux premiers principes, la politique légitime est celle qui permet à chacun d’affirmer au mieux son individualité singulière en devenir, en développant sa puissance d’être et d’agir sans nuire à celle des autres. 

Principe d’opposition maîtrisée et créatrice : parce que chacun a vocation à manifester son individualité singulière il est naturel que les humains puissent s’opposer. Mais il ne leur est légitime de le faire qu’aussi longtemps que cela ne met pas en danger le cadre de commune socialité qui rend cette rivalité féconde et non destructrice. 

De ces principes généraux découlent des : 

Considérations morales

Ce qu’il est permis à chaque individu d’espérer c’est de se voir reconnaître une égale dignité avec tous les autres êtres humains, d’accéder aux conditions matérielles suffisantes pour mener à bien sa conception de la vie bonne, dans le respect des conceptions des autres. Ce qui lui est interdit c’est de basculer dans la démesure (l’hubris des Grecs), i.e. de violer le principe de commune humanité et de mettre en danger la commune socialité Concrètement, le devoir de chacun est de lutter contre la corruption. 

Considérations politiques 

Dans la perspective convivialiste, un État ou un gouvernement, ou une institution politique nouvelle, ne peuvent être tenus pour légitimes que s'ils respectent les quatre principes, de commune humanité, de commune socialité, d’individuation et d’opposition maîtrisée, et que s’ils facilitent la mise en œuvre des considérations morales, écologiques et économiques qui en découlent ; 

Plus spécifiquement, les États légitimes garantissent à tous leurs citoyens les plus pauvres un minimum de ressources, un revenu de base, quelle que soit sa forme, qui les tienne à l’abri de l’abjection de la misère, et interdisent progressivement aux plus riches, via l’instauration d’un revenu maximum, de basculer dans l’abjection de l’extrême richesse en dépassant un niveau qui rendrait inopérants les principes de commune humanité et de commune socialité ; 

Considérations écologiques 

L’Homme ne peut plus se considérer comme possesseur et maître de la Nature. Posant que loin de s’y opposer il en fait partie, il doit retrouver avec elle, au moins métaphoriquement, une relation de don/contredon. Pour laisser aux générations futures un patrimoine naturel préservé, il doit donc rendre à la Nature autant ou plus qu’il ne lui prend ou en reçoit.

Considérations économiques

Il n’y a pas de corrélation avérée entre richesse monétaire ou matérielle, d’une part, et bonheur ou bien-être, de l’autre. L’état écologique de la planète rend nécessaire de rechercher toutes les formes possibles d’une prospérité sans croissance. Il est nécessaire pour cela, dans une visée d’économie plurielle, d’instaurer un équilibre entre Marché, économie publique et économie de type associatif (sociale et solidaire), selon que les biens ou les services à produire sont individuels, collectifs ou communs. 

Que faire ? 


Il ne faut pas se dissimuler qu’il faudra pour réussir affronter des puissances énormes et redoutables, tant financières que matérielles, techniques, scientifiques ou intellectuelles autant que militaires ou criminelles. 

Contre ces puissances colossales et souvent invisibles ou illocalisables, les trois armes principales seront : 

- L’indignation ressentie face à la démesure et à la corruption, et la honte qu’il est nécessaire de faire ressentir à ceux qui directement ou indirectement, activement ou passivement, violent les principes de commune humanité et de commune socialité. 

- Le sentiment d’appartenir à une communauté humaine mondiale

- Bien au-delà des « choix rationnels » des uns et des autres, la mobilisation des affects et des passions. 

Rupture et transition

Toute politique convivialiste concrète et appliquée devra nécessairement prendre en compte : 

- l’impératif de la justice et de la commune socialité, qui implique la résorption des inégalités vertigineuses qui ont explosé partout dans le monde entre les plus riches et le reste de la population depuis les années 1970 

- Le souci de donner vie aux territoires et aux localités, et donc de reterritorialiser et de relocaliser ce que la mondialisation a trop externalisé. 

- L’absolue nécessité de préserver l’environnement et les ressources naturelles

- L’obligation impérieuse de faire disparaître le chômage et d’offrir à chacun une fonction et un rôle reconnus dans des activités utiles à la société. La traduction du convivialisme en réponses concrètes doit articuler, en situation, les réponses à l’urgence d’améliorer les conditions de vie des couches populaires, et celle de bâtir une alternative au mode d’existence actuel, si lourd de menaces multiples. Une alternative qui cessera de vouloir faire croire que la croissance économique à l’infini pourrait être encore la réponse à tous nos maux.

Ressources

Les Convivialistes

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