vendredi 27 février 2015

Emergence


Ne succombez jamais au désespoir : il ne tient pas ses promesses. Stanislaw Jerzi Lec


Ils ne se rendent pas compte que leur monde touche à sa fin

Que la fin du monde dont ils ont peur n’est rien d’autre que la fin d’un monde dont ils sont les gardiens

Le vieux monde s’écroule sous eux en libérant l'énergie et l’enthousiasme de ceux qu’il réduisait à être moins que rien

Le vieux monde s’écroule et avec lui une certaine idée de l’homme, si identifié à lui-même qu’il est asservi aux fantasmes de sa toute puissance infantile

Le vieux monde s’écroule : quelle bonne nouvelle pour tous ceux qui attendaient ce moment afin d’assister à la naissance d’un autre monde en gestation depuis si longtemps dans le cœur des créateurs

Un nouveau monde aux couleurs extravagantes de l’intensité

Un monde qui ose l’innocence du premier pas parce qu’il s’est émancipé de la peur 

Un monde qui rit de n’être pas compris

Un monde qui regarde en farce la bêtise toujours cachée sous le masque officiel de l’institution 

Un monde qui se métamorphose au rythme cosmique de l’évolution 

Un monde irradié de présence qui parle le langage universel de la vibration

Un monde de caresses qui transfigurent la chair en émotion, l’émotion en extase et l'extase en éternité

Un monde de relations participant au rythme d’une connexion universelle 

Un monde de surprise qui n’a pas de fin puisqu’il n’a jamais commencé 

Un monde imprégné d’infini dans le moindre de ses atomes 

Un monde de simplicité qui accueille l’Un dans un souffle premier 

Un monde qui tient parole au plus prêt du silence qui l'a inspiré

Un monde de sagesse immédiate utilisant la raison comme un instrument dédié à l’espace-temps

Un monde de précision qui intègre et dépasse tous les niveaux de conscience dans un même élan unifié 

Un monde de lâcher prise qui accueille l’inspiration comme une amie inédite

Un monde ouvert au mystère comme la forme s'offre à la force qui la transfigure

Un monde de liens où le Même découvre dans l’Autre la source de sa cohérence


La fin d’un monde n’est rien d’autre qu’une seconde dans l’éternité 

Un secret pour celui qui sait se hisser à la hauteur de son intensité

Un vieux monde s’écroule et avec lui l’emprise des âmes sous la pesanteur de la résignation

Un monde neuf apparaît qui ose l’inédit et l’invention

Un vieux monde s’écroule dans le fracas violent de l’inconscience

Un nouveau monde le remplace qui exulte de vie dans la chair exaltée

Un vieux monde s’écroule, entraînant dans sa chute ceux qui dominaient les autres pour ne pas avoir à se maîtriser eux-mêmes

Dans la splendeur des aurores, un monde se dévoile, vibrant de ferveur dans l’harmonie subtile des sources

Il était entendu par les oreilles les plus fines

Il était attendu par les esprits les plus aiguisés

Les prophètes l’avaient annoncé mais on se moquait de leurs visions comme les aveugles rient de la flamme qui va les brûler

Le cœur des hommes était prêt à entendre un nouveau chant et à l’interpréter de vive voix


Rien ne sera plus comme avant

C’est ce que disent les sages à ceux qui les écoutent, les yeux grands ouverts sur la lucidité

Rien ne sera plus comme avant

L’homme récapitulera son histoire d’un souffle synthétique

De nouvelles formes-pensées feront basculer dans l’oubli celles qui n’étaient plus adaptées à l’esprit du temps

Car le temps était venu d’oser, c’est à dire d’être là, présent, dans l’instant même d’une vérité qui embrasse le monde de sa totalité

Le temps était venu de transformer en énergie créatrice la puissance d’une révolte portée par le grand cri de la vie

Le temps était venu de refuser les faux semblants pour se risquer à être soi-même c’est-à-dire infini

Le temps était venu d’affirmer le cosmos de son identité, la tête dans le chant stellaire de l'intention créatrice et les pieds enracinés dans la puissance vitale de sa manifestation

Le temps poétique était venu.  Celui d’une science de l’analogie qui tissait l’âme du monde au fil des visions inspirées

Le temps du souffle était venu après des siècles d’asphyxie logique et de bêtise savante

Le flux temporel de la Généalogie se formalisait dans l’espace architectonique de la Géométrie 

L’intention s'incarnait dans une intuition en provoquant le miracle étonnant d’une destinée

Le temps du rêve était venu. Celui qui bouscule la réalité de son trop plein de sève

Le temps de l’être était venu. Celui qui fait des prophètes les témoins et les gardiens de ce qui ne peut être dit

Le temps du Mystère était venu avec son langage des signes compris des seuls visionnaires

Les anciens cerveaux ne pouvaient se connecter à l’Onde Majeure

Ils erraient, hagard, poursuivant l’illusion pour ne plus avoir à souffrir du manque qui les hantaient

L’heure était venue. Celle de l’exactitude qui se rit des apparences pour apparaître à ceux qui sont prêts

Le manteau du silence recouvrait sa plénitude

Et le peuple qui la suivait n’avait plus peur puisqu’il savait que la peur est l’autre nom de l’ignorance

Ressources

Une armée de prophètes

Si tu rencontres Rimbaud, tues-le ! 

Ce Jour-là



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