jeudi 5 mai 2011

Une Nouvelle Culture Politique (3)

Au cœur de la Politique Intégrale : l’Intelligence du Cœur

Dans le texte ci-dessous, Monique Centeno, co-présidente de Politique Intégrale Suisse, évoque l’Intelligence du Cœur qui fonde et féconde une politique intégrale.

L'Intelligence du Coeur, qu'est-ce que c'est ? Monique Centeno

Nous vivons aujourd’hui une expérience passionnante: en poussant notre intelligence mentale toujours plus loin, nous réussissons à créer des concepts toujours plus complexes. Dans tous les domaines, la technologie avance à pas de géant vers le progrès, vers toujours plus de confort.

Mais la médaille a une autre face, tout aussi réelle: le visage de notre société est aussi en mutation. Manipulation, abus, irrespect, contrôle, jugement, peur, égocentrisme, pressions inhumaines dans tous les domaines en commençant déjà par l’école – pour être conforme, compétitif, adéquat à une forme-pensée collective qui exige que nous générions du profit. Solitude, perte de sens, déprime, mal-être font partie de cette même société.

Nos libertés disparaissent aussi vite que les espèces vivantes de la Terre. Nous sommes tous les jours confrontés à faire des choix «ou bien, ou bien» – «oui ou non» (cela ne vous rappelle-t-il pas le système binaire de nos ordinateurs?).

Pourquoi en sommes-nous là ? Il y a longtemps, nous avons choisi d’ériger notre intelligence mentale en seul et unique maître à bord. Mais quel est le rôle de notre cerveau? En tout premier lieu, il est responsable de la survie et du bon fonctionnement de notre cops physique dans ce monde. Et pour cela il est d’une efficacité redoutable, heureusement pour nous. Pour accomplir sa tâche, il doit détecter en une fraction de seconde si la situation qui se présente est potentiellement dangereuse ou non. Pour pouvoir le faire, il doit immédiatement être capable de juger ce qu’il rencontre.

Pour être si rapide, il stocke les informations en les séparant selon des critères. Lorsqu’il rencontre quelque chose de nouveau, il cherche rapidement avec quelle mémoire il peut associer ce «nouveau». S’il n’en trouve pas, il met le nouvel élément dans les «ennemis potentiels» pour ne pas risquer la vie du corps physique (vous voyez le lien avec le racisme ou la mise à l’écart des gens «différents» dans une communauté?).

Pour accomplir son travail, il a naturellement développé le talent d’analyser, de séparer et de zoomer son attention vers des éléments toujours plus petits, pour comprendre, pour contrôler… quitte à perdre totalement la vue d’ensemble. La médecine est un bon exemple, et bien des systèmes scolaires également.

Le cerveau aime ce qu’il connaît, il déteste ce qu’il ne connaît pas. Il aime contrôler, pour être sûr que tout se passe «bien». Nous arrivons aux extrêmes jamais atteints d’une société mentale. Mais pourquoi y a-t-il tant d’effets négatifs avec ce magnifique fonctionnement?

Nous avons oublié quelque chose en route… quelque chose qui garantit notre équilibre et notre bien-être. Nous l’avons si bien oublié, que notre mental tout-puissant, lorsqu’il rencontre la manifestation de cette part oubliée, l’étouffe immédiatement et décide que cela n’existe pas.

Et pourtant, c’est avec cette part de nous-même que nous trouvons notre inspiration, que nous créons le nouveau, c’est avec elle que nous percevons réellement que nous sommes tous liés, liés au tout, liés à la Vie. C’est avec elle que nous sentons que tout communique, y compris avec nous, et que nous sommes faits de la même «matière» que chaque être vivant, plante, Terre, Univers et que cette «matière» entend, répond, interagit à tout moment.

Il ne sert à rien de l’imaginer mentalement, c’est hors de portée de notre cerveau !

Il faut oser s’arrêter de faire, et être. Les premiers signes qui nous montrent que nous y parvenons est une étincelle de joie qui s’allume dans notre coeur, et le sentiment physique d’être relié à tout ce qui nous entoure. Ensuite, nous découvrons que ce que nous croyions rigide – comme la matière, le temps, les règles de notre société – est en fait très vivant et interagit avec nous.

Nous réalisons que chacune de nos pensées est une énergie et une communication puissante avec notre entourage, et bien plus loin… La vie devient fascinante passionnante et nous devenons naturellement respectueux, créatifs, accueillants, nous pensons les options sur le mode «et… - et…», nous oublions de juger…

Bienvenue dans l’intelligence du coeur! Bienvenue dans l’énergie quantique! Bienvenue au royaume de l’Amour inconditionnel…

Pour être capables de transmettre ces valeurs dans notre société, une seule solution: nous devons vraiment vivre cette part de nous. Il ne suffit pas de «penser» ainsi. Sinon, nous transmettrions à nouveau un concept mental! Avec Politique Intégrale, nous nous sommes donnés ce défi. Cela nous remplit de joie, stimule notre créativité, nous donne de la force et nous unit avec tous les êtres vivants, la Terre, l’Univers, la Vie.

Une logique intégrative

Telle qu’elle est exprimée par Monique Centeno, l’intelligence du cœur obéit à une logique intégrative qui dépasse la logique binaire et distinctive de l’ancien paradigme. Pour les promoteurs d’une politique intégrale savent, il ne peut y avoir de rénovation politique sans un changement de logique et de logiciel culturel. Pour Gary Zemp, lui aussi co-président de Politique Intégrale, la logique intégrative qui fonde l’intelligence du cœur va profondément transformer l’approche que nous avons du champ politique.

L’apparition de la conscience intégrale dans le discours social et politique va modifier la signification de nombreuses notions. Il est également certain que la conscience intégrale nous aidera à manier les paradoxes qui ne peuvent être compris par les seules compréhension et raison, c’est à dire avec une solution « ou bien – ou bien ». Le paradoxe ne peut se percevoir que si nous autorisons une approche de solution « et – et ».

Un parti intégral représente ce paradoxe, puisque les partis existants se profilent d’autant plus puissamment qu’ils imposent leurs idées en excluant celles des autres, et qu’ils coupent leurs membres des gens ayant d’autres opinions. Un parti intégral sera au contraire très ouvert et inclura les idées des autres. Il essaiera d’intégrer dans ses réflexions toutes les perspectives possibles à prendre en compte et tous les humains, êtres vivants, la Terre et toute la création.

Il partira du principe que tout est lié au tout, et ne créera donc pas ses visions et ses projets depuis la tête, mais principalement depuis l’intelligence du coeur. Il tend vers un renouvellement profond de la vie en société. Il concentrera les forces intégrales de notre pays au niveau politique et répondra aux défis de la vie sociale avec des propositions de solutions politiques qui sont au service de tous les humains et de tout l’environnement.

Un nouvel imaginaire politique

Co-fondateur du Parti Intégral, Alexandre Burnand sera présent lors de la journée du 24 Mai de l’Université intégrale sur le thème « Société et Politiques Intégrales ». Il décrit le processus d’élaboration collective qui permet d'exprimer le nouvel imaginaire politique inspiré par l'intelligence du coeur :

Il s’agit d’une quête collective de dépassement par laquelle les membres du groupe tentent de s’extraire des enfermements idéologiques issus de la bataille politique séculaire entre le camp de la droite et celui de la gauche… Ce n’est donc pas une mince affaire, notamment lorsque nous sommes confrontés à des notions aussi chargées de sens – ou de non-sens… – « qu’étrangers », « compétitivité », « Etat » ou « croissance économique », abordées à travers les diverses votations fédérales ou les papiers de position de Politique Intégrale en construction.

Le champ sémantique de la politique fonctionne comme des limitations à la liberté d’un renouvellement des idées et des actions, c’est-à-dire à la création d’un nouvel imaginaire politique, pour reprendre les termes d’Edgar Morin. Néanmoins, les discussions collectives et l’utilisation de la boussole intégrale nous aident à construire petit à petit un vocable qui dessine les contours des nouvelles pistes à suivre.

Son accent est positif car il donne une large place à l’actuel changement de conscience individuelle et collective que nous vivons et espérons tous. Nous sentons intérieurement que l’idée de démocratie sera appelée à fortement évoluer, voire même à se métamorphoser, afin que compétition économique et exclusions sociales en viennent finalement – et joyeusement ! - à pâlir devant la lumière éclatante de la participation citoyenne, de l’éthique financière, de l’inclusion et de l’échange multiculturels

( Le texte de Monique Centeno est tiré de la Newsletter 5/10 de Politique Intégrale, celui de Gary Zemp est tiré de la Newsletter 4/10 et celui d’Alexandre Burnand de la Newsletters 1/11. Il est possible de recevoir la Newsletter de Politique Intégrale en s’inscrivant ici. )

1 commentaire:

  1.  
    En fait, la rareté de la monnaie fait que pour ceux qui en sont démunis ils doivent partir la « chasser », être en lutte, en compétition avec les autres compétiteurs activant ainsi les émotions destructrices de l’ être humain : la convoitise, la jalousie, l’avidité, le meurtre, le désir de possession, la fraude… Dans ce contexte, la collaboration, la co-création, le partage ne peuvent que rester à la marge du système ou être imposé par la loi !

    Un système monétaire décentralisé. C'est l'alternative proposée. Ou l'émission monétaire et les outils de compensation et émission monétaire sont donné à chaque citoyen. De la même façon que l’énergie sera produite et que la nouvelle communication en intelligence collective se mettent en place. La disparition des taux d'intérêts, et de l'inflation fera que l'objectif de l'humanité sera l'échange, la création, le partage. L'absence de guerre, de spéculation, et de financiarisation fera que chacun sera mesuré sur ce qu'il est, ce qu'il propose. Ici, se sont nos talents qui sont appelés au services de l’autre et nos mes compétences bien souvent acquises au détriment de mes talents.
    'extrait de ma conference a venir les 10-12/09 au colloque économie et spiritualité - Karma Ling

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